Actualité RHCandidats, recrutement : 3 tendances à ne pas louper en 2024

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Candidats, recrutement : 3 tendances à ne pas louper en 2024

Emilie Lhoste20 févr. 2024

Beaucoup d’offres d’emploi pour trop peu de candidatures… La plupart des recruteurs et des entreprises font le même constat depuis plusieurs années. 61% des recrutements sont ainsi jugés difficiles en 2023, contre 57,9% en 2022 (Enquête Besoins en Main-d’Oeuvre 2023, France Travail). Le nombre insuffisant de candidatures étant cité comme étant le principal motif de difficultés.

Dans ce contexte, le rapport de force s’est inversé entre candidats et employeurs. Désormais, c’est à ces derniers de séduire les candidats, pour les convaincre de s’engager auprès d’eux. Nous avons voulu comprendre ce qu’attendent les candidats d’une entreprise en 2024, au travers d’une grande enquête nationale : 6 300 répondants, 11 secteurs d’activité et 12 régions pour trois grandes tendances qui vont faire parler en 2024. À la clé, les 3 grandes tendances à ne pas ignorer en 2024.

Tendance 1 : la semaine de quatre jours plébiscitée

La semaine de quatre jours (ou semaine EN 4 jours) a déjà fait les gros titres en 2024. Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a confirmé qu’une expérimentation serait menée dans ce sens dans les ministères et leurs administrations. Au total, 655 000 fonctionnaires pourront donc bientôt adopter ce rythme de travail. Gabriel Attal avait déjà mis en test la semaine en 4 jours dans son ministère des Comptes publics.

Mais concrètement, à quoi ressemble une semaine de 4 jours ?

Au lieu de travailler du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, par exemple, la semaine de 4 jours vous permet de ne travailler que du lundi au jeudi, mais cette fois-ci de 8 heures à 18 heures. Il s’agit en fait d'effectuer les 35 heures obligatoires (ou plus), mais en seulement 4 jours.

Les candidats aux métiers de terrain que nous avons interrogés confirment un fort intérêt pour cette nouvelle pratique : ils sont en moyenne 80% à privilégier une entreprise qui proposerait la semaine de quatre jours. Une préférence qui concerne une majorité de candidats quelque soit leur âge (de 18 ans, à plus de 51 ans), mais qui est davantage marquée chez les moins de 40 ans. Les 18-24 ans sont même 89% à plébisciter cette organisation alternative de la semaine de travail.

Pour les entreprises, cet intérêt pour la semaine de quatre jours, indiqué par l’ensemble des candidats, est une véritable opportunité. La proposer, c’est se différencier de la concurrence et mettre toutes les chances de son côté pour attirer les meilleurs talents.

Tendance 2 : de la formation pour de meilleures conditions de travail

En 2023, le profil inadéquat des candidats par rapport aux offres d’emploi est cité comme la deuxième raison des difficultés à recruter par les entreprises. Ce chiffre est en hausse de plus de 7% par rapport à 2022, ce qui pointe une inadéquation de plus en plus forte entre les compétences demandées et les profils des candidats.

Les 6 300 candidats aux métiers de terrain ayant répondu à notre enquête sont quasiment unanimes (96%) : ils sont prêts à se former, notamment pour accéder à de meilleures conditions de travail. Dans le secteur de l’industrie, 99% des répondants plébiscitent même la formation comme levier pour un meilleur salaire ou des horaires plus flexibles dans leur quotidien.

La recherche du mouton à cinq pattes a fait long feu ! Désormais, pour attirer et recruter les candidats les plus chevronnés, il faut proposer une formation dans l’emploi. Les expérimentations dans ce sens se multiplient, à l’image de ce que proposent Transdev et Keolis pour 300 emplois de chauffeur de bus, un métier particulièrement en tension.

Une pratique de recrutement sans CV qui fait florès : désormais, il est possible de pré-sélectionner des candidats directement sur les réseaux sociaux, sur la base d’un questionnaire personnalisé (horaires de disponibilité, possession d’un permis, niveau d’expérience, etc.). Un parcours candidat sans coutures, plus fluide, sans téléchargement de CV qui peut s’avérer bloquant. À vous de proposer la formation adéquate pour faire des candidats des collaborateurs engagés et heureux !

Tendance 3 : l’intelligence artificielle, une aide dans le quotidien

C’est peu de le dire. L’intelligence artificielle (IA) s’annonce comme une force transformatrice profonde dans le monde du travail. Selon un récent rapport du Fonds Monétaire International (FMI), environ 40% des emplois au niveau mondial seront touchés par l’IA, un chiffre qui s’élève à 60% dans les économies avancées et qui tombe à 26% dans les pays à faible revenu.

Des chiffres qui ont de quoi effrayer. Ou pas.

Les candidats aux métiers de terrain que nous avons sollicités sont une large majorité à ne pas craindre l’intelligence artificielle. Ils sont seulement 29% à penser que l’IA est une menace pour leur emploi. Un résultat plutôt logique, quand on sait que l’intelligence artificielle est amenée à remplacer différentes compétences parmi les moins en contact avec le terrain.

Mais de manière peut-être plus surprenante, les candidats semblent enthousiastes à l’idée de se voir suppléer par l’intelligence artificielle. Ils sont 67%, en moyenne, à penser que l’intelligence artificielle peut améliorer leurs conditions de travail.

l'intelligence artificielle séduit les métiers de terrain

Si l’on couple ce résultat à l’appétence déclarée des candidats pour la formation, on entrevoit un futur augmenté par l’intelligence artificielle, même dans les métiers de terrain. Mais attention, selon le Forum économique mondial, les entreprises sont encore à la traîne : de manière générale, 6 travailleurs sur dix auront besoin de formation avant 2027, mais seule la moitié d’entre eux ont accès à des opportunités de formation idoines.

Dans un contexte de difficultés de recrutement persistantes, les entreprises doivent aujourd’hui séduire les candidats pour se différencier de la concurrence.

Comment ? En répondant à leurs nouvelles attentes :

  • proposer la semaine de 4 jours comme alternative à l’organisation classique du travail.

  • offrir des programmes de formation en emploi pour pallier le manque de compétences ou d’expérience.

  • intégrer l’intelligence artificielle dans le quotidien, et former ses collaborateurs à l’utiliser.

Emilie Lhoste